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parTien-Dat N.

Apprendre l’espagnol: un long et passionnant voyage

Apprendre l'espagnol

Bien que j’aie parlé des locaux à Cancún, à Playa del Carmen et sur les plages de Costa Rica, mon contact avec ces gens-là restait rudimentaire. La discussion se passait souvent dans Google Translate et se brisait au bout de quelques minutes, parce qu’elle était trop mécanique, dépourvue d’humour et sans humanité; j’étais frustré de ne pas pouvoir échanger à un niveau plus profond et je m’étais dit qu’un jour, je leur parlerais nativement en espagnol.

De l’intérieur vers l’extérieur

Or, une langue, c’est la fondation d’un peuple, c’est le code à travers lequel ses habitants transcrivent leur histoire, leurs mémoires, leur littérature, leur art, leur musique et leur cuisine. C’est la clé pour vraiment apprécier une culture de l’intérieur, au lieu de notre point de vue extérieur qui reste en surface malgré la meilleure de notre intention.

Aujourd’hui, j’apprends l’espagnol, et je peux vous dire que c’est difficile, mais c’est un long et passionnant voyage dans le monde et la culture hispaniques.

Chaque jour, j’essaye de saisir le sens des mots qui semblent venir d’une autre planète. Dessarollar, algunos, sueño. Mon oreille s’habitue lentement au rythme et à la cadence des phrases formées par ces mots et, peu à peu, leur mystère se révèle comme par magie, à force de les voir et de les entendre.

Les 2 applications que j’utilise

Au moment où j’écris cet article, je suis rendu à 280 journées consécutives d’apprentissage sur Duolingo. C’est devenu une habitude; chaque jour, vers la fin de l’après-midi, avant de me relaxer sur Netflix ou YouTube, je passe à travers un exercice court de 5 à 10 minutes; Duolingo propose des leçons interactives qui couvrent tout, du vocabulaire et de la grammaire de base aux structures de phrases plus complexes. Avec ses petites leçons, il me permet de pratiquer la lecture, l’écriture, l’expression orale et l’écoute en un seul endroit. Son approche ludique m’a rendu accro à l’appli, car je veux surtout entendre l’encouragement de leur mascotte (un hibou vert dessiné pour les enfants!) qui m’annonce: « vous assurez mon cher, persévérez et continuez votre cheminement ».

Duolingo est devenu mon coach personnel d’espagnol, mais la grande partie de mes efforts est concentrée dans l’écoute des balados, qui offrent une immersion plus naturelle dans la langue tout en me permettant de vaquer à mes activités quotidiennes. Par exemple, avant de préparer le souper, je lance LingQ, ma deuxième appli dans laquelle j’ai sauvegardé des balados. Je retrouve les voix familières de César ou de Juan comme musique de fond. Non seulement cela me permet de pratiquer la compréhension orale, mais cela m’expose également à différents accents (espagnol ou mexicain), vocabulaire et nuances culturelles. Grâce à l’écoute quotidienne de balados, j’ai remarqué une grande amélioration de ma compréhension de l’espagnol parlé alors qu’un cours à l’université ne m’a pas donné le même résultat en 4 mois!

La combinaison de ces ressources a vraiment transformé ma façon d’apprendre l’espagnol. De l’écoute passive sur LingQ en passant par la participation active sur Duolingo, chaque composant se complète parfaitement.

Ne pas oublier la grammaire et le vocabulaire

Parallèlement à l’écoute, je me concentre sur la grammaire et le vocabulaire. Alors que beaucoup de gens trouvent la grammaire intimidante ou ennuyeuse, je suis fasciné par la structure invisible de la langue espagnole. En comprendre l’ordre correct des mots m’intéresse beaucoup. Quant au vocabulaire passif, son volume est semblable à un énorme iceberg dont la pointe hors de l’eau est le nombre de mots actifs utilisés dans une conversation. Plus l’iceberg est grand, plus la maitrise de la langue sera grande. Pour augmenter le nombre de mots connus, je suis le conseil de ma professeure d’anglais, qui m’avait dit il y a très longtemps: « Ouvre le dictionnaire et lis une page par jour! Les mots vont éventuellement s’imprégner dans ton cerveau, et tu pourras les rappeler facilement durant une conversation. »

Le but ultime: Nicaragua

Apprendre l’espagnol est une expérience incroyablement riche pour moi. En plus d’ouvrir les portes d’un tout nouveau monde, cela me permettra de rencontrer des Espagnols, des Péruviens, des Colombiens, et la liste augmentera quand mon intérêt se posera sur les autres pays de l’Amérique latine.

Dans un avenir proche, je planifie d’aller passer au moins un mois au Nicaragua, où mon ami s’est construit une maison au bord de la mer. Elle est située dans la municipalité de Rivas, dans un petit village encore intouché par un développement économique sauvage; on peut y surfer, découvrir la faune locale ou la nourriture du coin. J’envisage de tout faire ça, en parlant avec mon espagnol de débutant (A2). Je me rendrai surement à B1 (intermédiaire) d’ici mon voyage. Vamos à la playa, mis amigos!

Tien-Dat Nguyen. Chef de projets numériques.

À propos de l'auteur

Je suis un marketeur, un minimaliste et un oiseau de nuit; je pose mon regard sur ce qui me passionne: un tatoueur mexicain mort d’une mort de gangster, un mixologue essayant de réinventer le Manhattan avec un jet d’absinthe ou le fait qu’en 2023, je peux travailler entièrement dans un monde virtuel qui va ressembler de plus en plus à l’univers du film Minority Report. Voir mon parcours.
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