La confusion entre Dorval et chez Doval me fait rire sur le chemin du restaurant portugais, situé sur le chic plateau de Montréal.
Mon ami Van m’avait convaincu de l’essayer en répétant deux fois son pitch de vente: « C’est bon! »
Avant le Doval, ma connaissance de la cuisine portugaise se résumait à l’expression Piri-Piri, alors je m’attendais à découvrir un nouveau monde de saveurs.
En ouvrant la porte, je suis frappé par le charme ancien du restaurant. Un vieux crooner chante ses hits devant une salle pleine à craquer. Son veston couleur beige clair est parfaitement agencé avec la couleur jaune défraîchie des murs.
Le serveur, début cinquantaine, qui gère peut-être à temps partiel les affaires du chanteur, prend notre commande :
- Calmars frits
- Côtelettes d’agneau grillées
- Sardines marinées
- Pilons de poulet grillés
Comme chez ma mère, finalement comme des Vietnamiens, on partage les plats autour d’une toute petite table entre quatres amis. À bout de bras, je pouvais envahir l’espace personnel du couple voisin. Je ne proteste pas, car je suis distrait par mon estomac qui crit famine.
Les plats arrivent rapidement en succession. On les dévore en trente minutes. On redemande une autre portion de calmars qu’on avale en cinq. Je suis sorti du Doval avec les papilles gustatives teintées aux saveurs du Portugal et le souhait de revoir le vieux crooner qui est encore capable à son âge de faire lever nos bras dans les airs.